Eglise Saint Martin - Marcq
Orgue Van Peteghem
Posé sur un jubé de style Renaissance en pierre bleue d’Ecaussines, le petit orgue de Marcq présente l’inestimable intérêt de n’avoir subi que des modifications mineures depuis sa livraison voici plus de deux siècles. Les comptes de l’église nous apprennent qu’il fut livré en 1772 par le très célèbre facteur d’orgues gantois Pieter I Van Peteghem, lui-même élève de l’illustre Jean-Baptiste Forceville. L’exercice de 1770-1771 fait état d’un paiement de 342 livres 2 sols 6 deniers à Pieter Van Peteghem pour solde partiel et l’exercice suivant relate encore un paiement de 50 livres 13 sols pour le restant, en entière satisfaction.
Il s’agit d’un orgue de type positif, c’est-à-dire qu’il ne compte qu’un seul clavier.
Son buffet Louis XV, en chêne, comporte cependant deux niveaux de tuyaux en façade, ce qui indique très généralement la présence de deux claviers. Le meuble a été spécialement dessiné en fonction du jubé qui le supporte puisque les larges volutes encadrant le soubassement viennent reposer sur les colonnes en pierre.
L’étage supérieur de tuyaux se divise en une petite tourelle centrale, encadrée de plates-faces, et, enfin, de grandes tourelles extrêmes, toujours à rotondité. La façade inférieure se divise en une grande tourelle centrale, entourée de plates-faces qui présentent l’originalité d’être galbées à leurs extrémités. La décoration sculptée se limite aux culots des tourelles, aux palmettes masquant le dessus des tuyaux, à la corniche moulurée, ainsi qu’aux larges volutes qui confèrent cette allure évasée, rarement rencontrée. Les tuyaux des plates-faces du niveau supérieur reposent sur une frise non ajourée de palmettes disposées symétriquement. Une statue équestre de Saint Martin, patron de l’église, surmonte la tourelle centrale. Elle semble plus ancienne que le buffet. Suivant l’iconographie traditionnelle, il déchire un pan de son manteau pour l’offrir à un mendiant, disparu ici.
Le clavier, renouvelé, est adossé au buffet. Il compte 54 touches (do 1 à fa 5) mais 48 seulement sont fonctionnelles (ré dièse 1 à ré 5). C’est là une disposition contraire à toutes les règles et il est bien évident qu’il n’en était pas ainsi à l’origine. Le clavier comptait en fait 48 touches et s’étendait du do 1 au do 5, sans le premier do dièse, comme c’était l’usage jusque vers 1780. Au clavier correspondent bien 48 gravures au sommier.
La traction est entièrement mécanique et a été conservée. Il n’y a pas de pédalier. De chaque côté du clavier, on trouve une série verticale de tirants de registre, en chêne, et de section carrée.
En ouvrant les volets à l’arrière du buffet, on découvre le sommier en chêne ; il supporte la tuyauterie disposée en V, allure qu’a suivie la structure du buffet.
Jusqu’il y a peu, on devait encore actionner le soufflet. Grâce à un mécanisme ingénieux – deux longues barres de métal faisant bras de soufflet et terminées par des pédales – l’organiste pouvait subvenir lui-même à cet office, tout en jouant.
Récemment, la firme Delmotte de Tournai, a déposé une soufflerie électrique.
Source : Brochure réalisée dans le cadre de la participation de la paroisse à la journée "Eglises Ouvertes", le 9 juin 2009, pp. 11 et 12
COMPOSITION DE L’ORGUE
Montre 8' dessus
Bourdon 8'
Prestant 4'
Flûte 4'
Nasard 2' 2/3
Doublette 2'
Cornet V
Fourniture IV rangs
Cymbale II rangs
Trompette 8' basses - dessus
Clairon 4' basses
Cromorne 8' dessus
Accessoire aux mains : Trémolo